Comment vit-on en tant que peintre, danseur, réalisateur ou poète en Papouasie Nouvelle Guinée, en Iran, en Mauritanie, à Madagascar ou au Brésil ?
Comment faire de l’art son métier quand il semble être la dernière priorité d’un gouvernement, que la religion fait loi, qu’aucune structure de diffusion n’existe ou qu’il est muselé par la censure ?
La série VoiE.X, réalisée entre 2016 et 2021, présente des portraits d’artistes qui posent l’acte de création comme un acte de résistance dans des contextes où vivre de l’art est une gageure. Leur travail dépasse alors le champ artistique pour devenir politique et social, interrogeant la liberté de création, d’expression, d’action, bref, la liberté tout court.
Chaque parcours est singulier mais tous ont en commun de dépasser, voire de détourner les contraintes pour se réaliser. Comme les détails se cachent autant dans les lignes de fuite que dans celles du visage, les portraits sont réalisés au grand angle. Une manière d’esquisser une géographie intime où le sujet et son environnement sont liés, de gré ou de force.
Pendant les restrictions sanitaires de 2020 et 2021, Sandra Reinflet a naturellement décidé d’étendre ce travail à la France. Depuis ce moment où la culture fut officiellement catégorisée « non-essentielle », la question de la place des artistes se pose plus que jamais.
Sa série VoiE.X, artistes sous contraintes a été lauréate 2020 du Prix Roger Pic de la SCAM et du Prix des membres Carré sur Seine. En 2014, sa série « Qui a tué Jacques Prévert ? » (éditions de La Martinière) a été distinguée par la Bourse du talent. Sandra Reinflet vient également d’être lauréate de la Grande Commande Photographique de la BNF.